La définition
Au sens propre de sa définition, une défauthèque signifie « bibliothèque de défauts », c’est donc un recueil de toutes les « non-satisfactions à une exigence, relative à une utilisation prévue ou spécifiée », pouvant être identifiées. Autrement dit et plus simplement, il s’agit d’un recueil de défauts.
Pourquoi une défauthèque et quels sont ses objectifs ?
La construction et la mise en œuvre d’une défauthèque interviennent lors de contrôles qualités à l’issu desquels aucune valeur chiffrée ne permet de statuer sur le résultat du contrôle.
Les principaux objectifs d’une défauthèque sont de :
- permettre de différencier ce qui est accepté ce qui ne l’est pas, ou du moins de prendre une décision sur le statut du produit (accepté, dérogé, rebuté) ;
- recenser, formaliser et garder en mémoire les défauts rencontrés ;
- communiquer de façon claire et précise sur les caractéristiques du produit attendues (exigences clients, réglementaires, internes, etc.) ;
- réduire la « surqualité » sur un produit ;
- permettre un transfert des compétences rapide, certifié et actualisé.
Les différents types de défauthèque
Il existe plusieurs types de défauthèque.
1) Document texte dans lequel sont décrits avec précision le ou les défauts pouvant être identifiés.
Remarque
Cette forme de présentation d’une défauthèque peut être rapidement inexploitable si les descriptions sont alambiquées et trop complexes. La difficulté de l’exercice est d’être précis tout en restant clair et surtout concis. Utiliser les mises en forme, les couleurs, les polices différentes afin de mettre l’accent sur certains passages ou termes importants. Ne pas oublier de préciser pour chaque défaut décrit le statut correspondant (accepté, dérogé, rebuté, etc.).
2) Série de schémas ou croquis illustrant avec précision le ou les défauts pouvant être identifiés.
Remarque
Cette forme intermédiaire entre la description et la photographie propre du défaut peut aider à décrire le défaut parfois difficile à décrire avec des mots.
Cependant, le schéma seul reste très trompeur ; il convient donc de veiller à ce qu’il soit de qualité (échelle, dimension, couleur), agrémenté de légende(s) cercle entourant le défaut, cercle rouge si cause de rebut, jaune si cause de dérogation ou vert si acceptable, par exemple, d’un « titre » ou un « intitulé » décrivant succinctement le défaut. Attention, le schéma n’exclut pas le texte descriptif toujours bienvenu.
3) Série de photographies représentatives du ou des défauts pouvant être identifiés.
Remarque
Cette forme de présentation d’une défauthèque est souvent adoptée, car on clarifie l’aspect du défaut qu’il est parfois très compliqué de décrire. Cependant, la photo seule peut également manquer cruellement de pertinence. Veillez à ce qu’elle soit de qualité (netteté, couleur), de dimension adéquate par rapport au défaut que l’on veut mettre en évidence (aspect et localisation sur la pièce), agrémentez-la de légende(s) cercle entourant le défaut, cercle rouge si cause de rebut, jaune si cause de dérogation ou vert si acceptable, par exemple, donnez un « titre » ou un « intitulé » décrivant succinctement le défaut. Attention, la photo n’exclut pas le texte descriptif toujours bienvenu.
4) Série d’exemplaires de pièces présentant typiquement le ou les défauts pouvant être identifiés.
Remarque
Élaborer sa défauthèque à l’aide d’exemples types est certainement la forme la plus susceptible d’être efficace. À condition de respecter quelques règles. Sur chaque élément une identification claire (lisible, non effaçable, compréhensible) doit être mise en place afin d’identifier :
- l’élément comme faisant partie de la défauthèque afin de ne pas le mélanger avec les pièces en cours de contrôle ;
- le type de défaut présent ;
- le statut (accepté, dérogation, rebut) correspondant au défaut ;
- la description claire du défaut (chaque élément peut-être répertorié selon un numéro renvoyant à la défauthèque texte, et illustré).
Un autre avantage non négligeable de ce type de défauthèque c’est de faciliter et concrétiser la théorie lors de la formation des opérateurs de contrôle.
Les éléments et visuels pouvant s’altérer avec le temps, ce type de défauthèque doit être vérifié et revalidé régulièrement, c’est pour cela qu’il convient d’accompagner les exemplaires physiques avec un document texte et des photos.
Au sens strict de sa définition, une défauthèque est un recueil de défauts, mais il est parfois, et même très souvent judicieux, d’intégrer des schémas, photos, descriptions, ou exemplaires de pièces « sans défaut » ou dites « conformes » ou de « référence », afin d’aider l’opérateur à bien différencier la nuance parfois très sensible entre l’acceptable et le rebut. On peut même imaginer un schéma, une photo, une description, ou une pièce décrivant ou illustrant chaque niveau de « conformité » (rebut, dérogation, acceptation, etc.).